laurent odelain

Laurent Odelain s’intéresse à la géographie et à l’écologie. Sa démarche repose sur l’attention au paysage et l’expérience du vivant. À travers l’exploration de territoires, l’artiste glane des matériaux ‒ images, sons, objets ‒ qui forment la genèse de ses œuvres. Entre réalité prosaïque et récits imaginaires, Laurent Odelain manipule l’existant pour en dévoiler la portée narrative.

Évoluant de la sculpture à la performance, en passant par la vidéo et la photographie, Laurent Odelain s’investit dans chaque étape du processus de création et ne s’abstrait jamais de son œuvre. Les installations dépouillées qu’il propose enjoignent le public à considérer la fragilité de l’existence et à repenser le lien entre les êtres humains et l’environnement commun à tout le vivant. La photographie et la vidéo captent l’action éphémère de l’artiste, tandis que les textes et mouvements silencieux exposent une résistance, une forme d’hommage aux forces du monde.

Laurent Odelain construit des objets et des situations qu’il éprouve ensuite dans des actions à la geste performative et poétique. Se faisant, il s’agit pour lui d’explorer des territoires, des paysages et d’en renouveler l’expérience en redéfinissant le rapport que l’on peut construire à notre environnement dans un élan pour retisser des liens autres au vivant.



Ma recherche s’articule autour de formes de fictions actives.

Je m’immisce dans les interstices, les espaces où se mêlent le dessein humains et la force sauvage. J’aborde les questions du mythe et de l’écologie en m’attachant aux géographies, qu’elles soient scientifiques, culturelles ou sensibles. Dans l’écoute des lieux et de ce qui les peuple, je dérive dans les directions que me propose le terrain qui m’accueille. Chemin faisant – via le processus de fabrication – je passe du rôle d’arpenteur à celui de narrateur.

Le rendez-vous avec ce territoire source et les atmosphères qu’il charrie – ou desquelles il est forgé – est fondateur. On se côtoie un certain temps et c’est alors que je collecte les éléments structurants l’imaginaire qui prendra forme.

J’aime à sentir que le terrain discerne ma présence. Il sait que l’on progresse ensemble. Il m’observe quand je m’approche pour nouer contact, cherchant un fragment de lui – qui le dessine ou le forge – pour me l’approprier et en faire notre étendard, vecteur de métamorphoses. Mon corps désigne un point d’équilibre, une balance où se croisent des devenirs : pour moi, l’art tient du surgissement, de la surprise puis de la transformation.